Hello les Wine Lovers,
Cette semaine, la rédac’ s’est penchée sur le changement climatique et ses conséquences pour le vignoble champenois. Comment l’appellation est-elle en train de s’adapter ? Quels moyens est-elle en train de déployer ? On vous dit tout !
Avec une hausse continue de la température qui pourrait atteindre +4 °C d’ici 2100, le réchauffement climatique est une réalité en Champagne. Les saisons sont moins marquées, les vendanges sont en avance de 18 jours, les raisins sont plus sucrés et l’équilibre des vins s’est modifié…
Pour préserver l’identité du vignoble champenois, tout en développant sa résistance, l’appellation a décidé d’investir massivement dans la recherche.
Et cela commence à la vigne. Une serre bioclimatique, qui unit le Beaujolais, la Bourgogne et la Champagne dans leurs projets de recherche, verra le jour fin 2024 dans la commune de Blancs-Coteaux, au sud d’Epernay.
Baptisée “Qanopée”, cette serre confinée de 4 500m² avec surpression sera à la pointe de la technologie. Elle permettra d’introduire très rapidement de nouveaux clones, porte-greffes dans le vignoble et accueillera au besoin de nouveaux cépages issus de la recherche, et résistants à la sécheresse ou aux maladies du feuillage.
En parallèle, de nouveaux dispositifs, comme des caméras, des capteurs, des drônes ou des balises GPS devraient bientôt permettre de détecter précocement les maladies de la vigne comme la flavescence dorée, une jaunisse incurable ou le court-noué.
Afin de pouvoir garantir la pérennité des volumes, le syndicat général des vignerons de Champagne a validé l’adoption à titre expérimental pour une durée de 10 ans du cépage hybride Voltis, une variété naturellement résistante au mildiou et à l’oïdium; ainsi que la plantation de vignes en semi-larges.
L’espacement entre chaque pied permet notamment d’abaisser la densité de plantation du vignoble, diminuer les coûts de main d’œuvre, de réduire les intrants, d’augmenter la résistance aux périodes de gel de printemps et de conserver de l’acidité dans les raisins.
A l’échelle individuelle, chaque exploitation est également invitée à mener un travail de reconnaissance des sols. Connaître la capacité de résistance et de résilience de ses terres permettra en effet à chacun de d’effectuer des choix techniques judicieux en matière de matériel végétal, de pratiques culturales ou encore de modes de conduite.
En cuverie, la chute de l’acidité induite par les effets du réchauffement climatique peut être corrigée par une sélection spécifique de levures indigènes, le désucrage des moûts, l’arrêt de la fermentation malolactique ou l’acidification des vins.
Pour s’adapter au climat de demain sans pour autant trahir l’identité du terroir champenois, les vignerons, les coopératives et les Maisons ont donc à leur disposition plusieurs leviers puissants qu’ils peuvent activer à court, moyen et long terme.
Cheers et à très vite pour un prochain article !